Le bruit du silence (des syndicats)
Myriam Ségal
«Certains silences font plus de bruit qu’une manifestation de camionneurs. Celui de la FTQ me semble assourdissant. Depuis une semaine, Ken Pereira, qui a révélé les comptes de dépenses délirants et les liens mafieux présumés de l’ex-directeur général de la FTQ-Construction, déballe son sac devant la commission Charbonneau. (..)
Comme bien des Québécois, j’ai mis une partie de ma retraite dans le Fonds de solidarité, pour développer le Québec avec les épargnes des citoyens, particulièrement dans des emplois solides et syndiqués.
Pas pour financer un bar de danseuses et des entreprises mafieuses, ni pour offrir à ses dirigeants des fréquentations et un train de vie luxueux et suspect!
Avant de retirer mes écots de ce fonds, j’attends des réponses… qui tardent. (….)
Le Fonds de solidarité se tait. La FTQ-Construction se tait. La FTQ se tait. Son président Michel Arsenault, a obtenu de ses “copains” péquistes une enquête pour savoir qui a informé les journalistes de l’écoute électronique dont il a été la cible. La FTQ s’adresse aux tribunaux pour que la Commission Charbonneau ne puisse pas se servir des enregistrements. Avec l’argent des cotisations, elle déploie bien des efforts pour qu’on en sache le moins possible!
Cette attitude d’omerta, les tentatives répétées d’étouffer le scandale, donnent un oeil au beurre noir à tout le monde syndical, singulièrement muet, lui d’ordinaire si prompt à dénoncer. »