L’Église de France reconnaît des dérives sectaires en son sein
Jean-Marie Guénois
L’Église catholique, comme toute institution, n’aime pas reconnaître publiquement des scandales internes. C’est pourtant ce que vient de faire le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier. (…)
La nouveauté de cette affaire ne réside pas tant dans la dénonciation d’abus sexuels que quelques-uns des plaignants ont subis mais dans celle d’«abus spirituel», un concept encore peu usité. Le fondateur, ou le supérieur, utilise son aura et son pouvoir spirituel sur des personnalités souvent jeunes et fragiles, pour enfermer leur liberté dans une dépendance totale afin d’obtenir d’elles le silence absolu couvrant d’éventuels abus sexuels ou autres abus de pouvoir.
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Sur les quatorze noms de communautés cités par les victimes, seuls cinq à ce jour ont été l’objet de procès canoniques ou de révélations publiques, objectifs et indiscutables: les Béatitudes(suspension du fondateur, Frère Ephraïm en 2008), la Légion du Christ (suspension du fondateur, le père Maciel, en 2006), Points-Cœur (condamnation canonique du fondateur père Thierry de Roucy en 2011), la Communauté Saint-Jean (accusations officiellement reconnues en mai 2013 par l’ordre contre le fondateur le père Philippe, décédé), les anciens collaborateurs du père Labaky (interdiction canonique de célébration en juin 2013).