Un grand vide
le fil (Volume 49, numéro 2)
Chez l’enfant, la mort d’un parent proche a des répercussions sur toute la vie
Par Renée Larochelle
«Cette crainte de se laisser approcher… C’est une chose de dire que je suis capable d’aimer, c’est autre chose de dire que je suis capable de me laisser aimer.» La phrase provient de Jeanne (nom fictif) dont le père est décédé alors qu’elle n’avait que 4 ans. Cette épreuve lui a appris très jeune qu’une personne qu’on aimait de tout son cœur pouvait disparaître du jour au lendemain. Inconsciemment peut-être, Jeanne a toujours maintenu une certaine distance avec les autres, par peur de voir ceux qu’elle aimait lui être enlevés un jour. Même chose pour Lucie (nom fictif) qui a perdu très jeune son frère et pour qui s’investir auprès de nouvelles personnes et créer des liens durables n’a jamais été facile. La peur de revivre des émotions douloureuses liées à la perte est inscrite en elle, à vie.