Vendredi noir en communication scientifique
Jean-François Cliche
(…) D’abord, ce choix de couper la subvention de 175 000 $ que reçoivent les publication BLD, l’éditeur qui publie les magazines de culture scientifique pour enfant/ados Les Débrouillards, Les Explorateurs et Curium. Ensuite, cette décision, sans doute prise dans le même coup de sabre, de couper les vivres (120 000 $) à l’Agence Science-Presse, seule agence francophone spécialisée dans la nouvelle scientifique. Si la première coupure ne représente «que» 7 % du budget des Débrouillards, elle fera mal quand même, car s’il est un milieu dans lequel personne n’a de gras à couper, c’est bien celui-là. Et dans le cas de l’ASP, c’est carrément la survie de l’organisme qui est menacée.
(…)
les deux coupures de cette semaine sont profondément mal avisées. D’abord parce que le Québec, on l’a dit un nombre incalculable de fois, manque de personnel dans des domaines de pointe. Et c’est une évidence grosse comme le ciel que pour aiguiller des jeunes vers ces carrières, il faut des outils pour les intéresser à la science. Pour cela, il faut évidemment des magazines qui ciblent les jeunes, mais cela prend aussi des organismes comme l’ASP, qui s’adressent à la population en général et améliorent sa culture scientifique. Car c’est une chose que de montrer à un enfant que la science peut être formidable ; c’en est une autre que de maintenir cet intérêt lorsque ses parents lui répètent sans arrêt que «les maths et la science, c’est pas important et la preuve, c’est que j’ai toujours été pourri là-dedans pis j’me suis trouvé une bonne job pareil».