J’ai passé quelques heures avec un apollon
Nicolas Delesalle
Cela dure peut-être un dixième de seconde, le temps pour chacun de reprendre le contrôle de ses gestes. Mais pendant ce laps de temps, tous les regards convergent vers Stan, son visage aux traits incroyablement réguliers, symétriques, son corps élancé comme un javelot, ses fringues à la beauté millimétrique, écrin de chiffons dont il aurait pu se passer. Stan serait beau en lycra rose ou habillé d’une serpillière. Sa beauté est stupéfiante. Dans le bar, chacun fait comme si ce chat angora ne venait pas d’entrer dans notre chenil de bâtards sans collier. Les mecs se mirent dans le fond de leur verre. Les filles cherchent leur reflet sur les vitres.