Attirer les mouches avec du vinaigre
Tania Longpré
Hé bien ! Comme ça, le nouveau ministre de l’Éducation, tout nouveau tout frais, veut réformer la formation des maîtres !
Ça faisait un bon bout de temps qu’un ministre de l’éducation n’avait pas eu une aussi bonne idée (il faut dire que depuis quelques mois, disons que ce n’était pas trop difficile à battre…)
Je l’écrivais tout dernièrement dans mon dernier livre Péril scolaire : la formation des maîtres est un cursus à revoir d’urgence.
Comment se fait-il que tant de jeunes réussissent l’examen de français du cégep haut la main et soient aussi nombreux à échouer le TECFEE ?
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De plus, l’université a aussi un bon bout de chemin à faire : le programme qui a le plus besoin d’une réforme, c’est celui de formation des maîtres. Les programmes menant à l’enseignement sont souvent lassants, routiniers et peu adaptés aux réalités des écoles. La formation des maîtres est souvent remise en question, que ce soit par les enseignants ou par les étudiants universitaires. C’est un dossier délicat dont nous ne parlons pas assez. Si nous nous plaignons de la qualité de notre éducation et de la qualité de nos maîtres, les réponses ainsi que les solutions ne devraient-elles pas se retrouver dans les programmes de formation ? Poser la question, c’est un peu y répondre.
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À l’heure actuelle, ce n’est pas nécessairement le cas : précarité des jeunes enseignants, salaire loin d’être mirobolant et conditions de travail qui se détériorent de plus en plus. On demande aux enseignants de faire des miracles, tout en leur accordant encore et toujours moins d’aide et de ressources, peu reluisant comme perspectives d’avenir. Le gouvernement devrait y songer : on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, ni les excellents candidats avec de pénibles réalités de travail.