2015

Un noyau dur reste encore à l’UQAM, où les associations facultaires des arts et des sciences humaines ont reconduit la grève – soit environ 10 000 des 44 000 étudiants. Ni l’une ni l’autre n’a voulu se prononcer sur la perte d’appuis, lorsque Le Journal les a contactées, hier.

(Journal de Montréal)

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Gil Courtemanche

Douces colères,

VLB, 1989

« Comme toujours, les premiers et les derniers à faire la manchette sont les étudiants en sciences humaines de l’Uqam, ou plutôt les quelques centaines d’étudiants à quart ou à vingtième temps, qui parlent régulièrement au nom des 12 000 étudiants de cette famille (…)

En rapportant un événement ou des propos, les médias les font exister. Dans une certaine mesure, ils les créent. Et ils nous arrivent souvent de donner corps à des fatômes. Qu’y a-t-il de plus mensonger que le titre suivant : « Les étudiants du collège X déclarent la grève », quand on apprend dans le troisième paragraphe que 235 étudiants sur 400 ont décidé de fermer un collège fréquenté par 3000 étudiants? Il n’y a qu’un titre qui puisse témoigner de cette réalité et c’est « 7.8 p. cent des étudiants du collège X votent en faveur de la grève ». Par inconscience, par paresse et souvent par affinité avec tous les mouvements contestataires, nous entrons régulièrement dans le jeu des activistes minoritaires, des professionnels de la conférence de presse, des coprs intermédiaires qui ne représentent que le nombre de lettres qui composent leur sigle compliqué.