Le plan pour nous sortir du «bordel informatique» n’a pas encore été écrit. Quoi qu’on en dise ou croie. Un tel plan devra être plus qu’une série de schémas. Ou qu’une liste de mesures techniques ou gestionnaires.
Pierrot Péladeau
Dimanche soir, le collègue Jean-Nicolas Blanchet révéla que Québec avait tabletté un plan qui, selon sa source anonyme, devait nous sortir du «bordel informatique» et sauver 200 millions par année. Lundi matin, il publiait en ligne le texte du plan lui-même. Le soir même, il rapportait les réactions partisanes à ces révélations.
Dégonflons quelques prétentions
Le plan est censé s’appeler «Stratégie de transformation et d’optimisation des ressources informationnelles» (STORI). Le document divulgué au bureau d’enquête du Journal s’intitule plutôt «Plan de modernisation et d’optimisation des ressources informationnelles». Et il ne se résume à rien de plus qu’à neuf schémas en autant de pages.
Ci-haut vous avez le neuvième schéma expliquant la «Stratégie de mise en œuvre» du fameux plan. Un petit bijou d’insignifiance.
(…)
Les députés sont nus
Nous avons appris l’existence d’un plan commandé par on ne sait trop qui. Préparé par on ne sait trop qui. Dont on ne sait trop à quelle étape il était lorsqu’il fut «tabletté». Et dont apparemment aucun ministre des gouvernements Charest et Marois n’aurait entendu parler.
On ne sait pas trop si le document coulé au Journal est le plan lui-même. Si oui, il apparaît mal ficelé.
Cela n’a pas empêché Éric Caire de la Coalition avenir Québec et Amir Khadir de Québec solidaire de s’indigner qu’on ne l’ait pas mis en œuvre. Cela même si, rappelons l’illustration ci-haut, la «stratégie de mise en œuvre» est plutôt… schématique.
Voilà qui révèle combien nos députés sont nus. Les partis ne semblent pas compter de conseillers pour décrypter et évaluer ce genre de document. Ni l’Assemblée nationale en tant qu’institution parlementaire.
Or, s’il existe une faiblesse dans la gouvernance de l’informatique et de l’information, c’est là.