Québec solidaire et la publicité sexiste
Mathieu Bock-Côté
(…) Société policière
Évidemment, il peut y avoir des excès. La culture pornographique est une dérive par tous reconnue et elle blesse la jeunesse. Mais il serait sot d’assimiler le jeu du charme et de la séduction à la pornographie, comme le font les obsédés de l’ordre moral pour qui le moindre bout de peau annonce une odieuse régression sexiste.
J’imagine le scénario. Rassemblera-t-on un comité de représentantes des différentes associations féministes? Devront-elles avoir un droit de regard sur toutes les publicités avant qu’elles ne soient rendues publiques? Ou seront-elles appelées à recevoir des plaintes lorsque des individus s’indigneront d’une poitrine trop fièrement exposée ou d’un sourire aguichant?
Ce comité invitera-t-il à dénoncer les publicités inadéquates? Aura-t-il le pouvoir d’interdire ces publicités? Distribuera-t-il des amendes aux contrevenants? Pour les fanatiques des deux sexes qui n’aiment rien tant que contrôler la vie des gens au nom d’une idéologie qu’ils vénèrent religieusement, il y aura des heures de plaisir.