«De culture musulmane», ils signent un manifeste contre l’islamisme
Les journalistes Mohamed Sifaoui et Zineb El Rhazoui, l’écrivain Boualem Sansal, sont parmi les signataires d’une tribune dans Marianne dénonçant l’«islam politique» et le communautarisme, et défendant «la laïcité et l’universalisme».
Le documentariste Mohamed Sifaoui, la journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui, l’écrivain algérien Boualem Sansal, la militante politique Zohra Bitan…. Tous ont en commun d’être des «citoyens de culture, de tradition ou de confession musulmane», qui signent ensemble une tribune dans Marianne intitulée «Face à l’islamisme, la République ne doit pas trembler!». «Nous sommes athées, agnostiques ou croyants ; nous sommes d’origine arabe, africaine, perse, berbère, turque ou kurde ; nous sommes des Français, des résidents en France ou des amis de la République vivant à l’étranger. Nous sommes surtout – et avant tout – des démocrates attachés à la laïcité et aux principes de la République. Nous sommes enfin des femmes et des hommes libres, universalistes, amoureux de la France, de sa culture et de ses valeurs.» écrivent les signataires.
«L’islamophobie», «véritable escroquerie intellectuelle»
Ensemble, ils souhaitent dénoncer «l’islam politique», qualifié de véritable «maladie de l’islam» selon les mots de l’écrivain franco-tunisien Abdelwaheb Meddeb. «Le salafisme et les Frères musulmans, et plus largement tous les courants islamistes, sunnites et chiites, qui instrumentalisent l’islam à des fins politiques, sont un poison extrêmement nocif pour les sociétés et le vivre ensemble. Nous lançons ce signal d’alarme parce que nous refusons, à tout jamais, l’idée que la République puisse s’aventurer à prendre le risque de se retrouver déstabilisée et ébranlée, par l’hydre islamiste, devenu malheureusement un péril intérieur.»
– Aux intellectuels de ne pas céder au chantage à « l’islamophobie », véritable escroquerie intellectuelle qui vise à anesthésier et à atrophier le débat, à interdire la critique d’idéologies ou de groupes extrémistes, voire d’une religion ou d’un dogme, et d’instaurer une sorte de délit de blasphème déguisé. Tout en luttant — auprès des organisations antiracistes — contre le racisme et les discriminations qui visent souvent des personnes de confession ou de culture musulmane, il convient de demeurer vigilant quant à l’instrumentalisation des combats antiracistes par d’obscurs groupuscules qui visent à empêcher la liberté d’expression et le droit au blasphème et qui, sciemment, se refusent de condamner les crimes abjects et surtout de nommer leurs auteurs : l’islamisme, le salafisme et/ou le salafisme djihadiste. Il n’est pas excessif de rappeler que la culture de la violence est consubstantielle à tous les courants de l’islam politique. À ce titre, il serait erroné et naïf de croire qu’il existerait des « islamistes modérés ». Lorsque ces derniers le sont en apparence, c’est pour obéir à de petites tactiques politiques conjoncturelles […].