Les tendances internationales du trafic de drogue en documentaire
Drogue la nouvelle guerre des cartels – ARTE Documentaire 2015 (52.03)
https://www.youtube.com/watch?v=5-jOaIink_g
Ces dix dernières années, le trafic international de drogue a connu un développement fulgurant en Afrique de l’Ouest, au point de faire de la région l’une des principales plaques tournantes pour les narcotrafiquants internationaux. Depuis l’Amérique latine, région productrice, entre 60 et 250 tonnes de cocaïne transitent chaque année par la Guinée-Bissau, le Mali, le Sénégal ou le Cap-Vert avant d’inonder l’Europe, premier marché consommateur. Un trafic extrêmement lucratif, qui générerait plus de 400 milliards de dollars par an. Face à cette tendance, l’un des bureaux régionaux de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime s’est installé à Dakar, haut lieu du narcotrafic.
Immobilisme
Mais le combat reste très inégal, d’autant que la drogue profite quelquefois à ceux qui tiennent les rênes du pouvoir. C’est le cas en Guinée-Bissau, où plusieurs hauts gradés de l’armée sont même impliqués dans des meurtres politiques, ou dans le nord du Mali, où les mouvements séparatistes et islamistes collaborent avec les trafiquants pour financer leur achat d’armes. Outre la violence et l’exacerbation des écarts de richesse, cette situation a fait exploser la toxicomanie dans des régions aux infrastructures quasi inexistantes. Comment les autorités nationales et internationales entendent-elles lutter contre cette mafia mondialisée, qui tire profit du défaut de démocratie, du manque de moyens et de l’instabilité politique des pays d’Afrique occidentale ? Entre Bissau, Dakar et Bamako, cette enquête de terrain interroge les acteurs de la lutte contre le narcotrafic – membres de rares brigades anti-drogue, magistrats et journalistes d’investigation –, montrant combien l’immobilisme et le manque de volonté politique encouragent ce fléau.
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Le Kiosque a publié
Petite histoire de la guerre contre les drogues
Extrait : La Beat Generation
Jusqu’alors, les groupes qui voulaient améliorer leur sort cherchaient à changer la société. Pas les Beatniks. C’est même l’inverse: ils veulent se changer eux-mêmes et la société suivra éventuellement. Ils sont l’amorce de la bombe culturelle qui va sauter dans les années soixante.
Alors que les jeunes Américains se marient, amorcent le Baby Boom, achètent leur première voiture et fuient la ville pour la banlieue, les premiers beatniks abandonnent l’Université Memorial de Manhattan où ils se sont connus, fument de la marijuana et achètent des speeds à la pharmacie du coin. Le plus connu, Jean-Louis « Jack » Kérouac, né de parents canadiens-français, a écrit le premier jet de « On the Road » en trois semaines grâce à la benzédrine. Kérouac, comme le poète Allen Ginsberg, est fasciné par un autre beatnik, William Burroughs, héroïnomane, vendeur de drogues et futur patient de la Narcotic Farm de Lexington.
Allan Ginsberg déclarera dans son poème classique Howl (hurlement) qu’il avait vu: « les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés, nus, hystériques, se traînant à l’aube dans les quartiers des nègres pour trouver leur dose. »
Les mauvais musiciens: les musiciens de jazz…
La guerre a réduit l’héroïne à un filet qui provient surtout du Mexique. Sa pureté chute, les réserves s’épuisent. En 1945, il ne reste que 20 000 héroïnomanes aux États-Unis et le grand chef de la mafia, Lucky Luciano, a été déporté en Italie. Anslinger entretient l’inquiétude des Américains et son budget par quelques arrestations spectaculaires de vedettes, Gene Krupa, Robert Mitchum (marijuana), Errol Flynn (cocaïne), la chanteuse Billy Holiday et le saxophoniste Charlie Parker (héroïne).
En 1948, Anslinger, le chef du Bureau des Narcotique, commet sa première gaffe sérieuse. Il témoigne alors devant un Comité du sénat. « J’ai besoin de plus d’agents » dit-il. Les séanteurs lui demandent pourquoi.
-« Parce qu’il y a des personnes qui violent les lois sur la marijuana. »
-« Qui? »
-« Des musiciens. Je ne veux pas dire les bons musiciens, je veux dire les musiciens de jazz. »
En moins de 24 heures, 76 éditoriaux de journaux le massacrent y compris des éditions spéciales de revues musicales. En trois jours, le Département du Trésor reçoit 15 000 lettres.