Un délégué syndical roule des journalistes dans la farine
C’est tellement facile qu’il ne peut même pas s’en vanter. Les journalistes n’ont pas posé de questions. Ça tombait bien il n’avait pas l’intention de leur répondre.
Le Kiosque écrivait hier Combien gagnent les employés de la Société des traversiers du Québec?
Les journalistes ne voulaient pas le savoir. Ils n’ont pas demandé non plus s’il y a eu une assemblée. Mais ils ont appris l’essentiel: les vives émotions du délégué devant les offres du gouvernement. Or, on apprend aujourd’hui qu’il n’y a qu’une couple de grévistes sur la ligne de piquetage; que le vote de grève n’a pas été annoncé; qu’une minuscule minorité de syndiqués a voté la grève. Le journaliste a appris qu’un quorum n’est pas nécessaire et autres joyeusetés. Par ailleurs, il n’a posé aucune question sur le vécu du délégué syndical ni sur les salaires.
Aide-mémoire pour les journalistes qui veulent devenir journalistes:
Vous avez le droit de poser des questions (si! si!) genre:
– Vous gagnez combien en moyenne? Si on vous répond que la réponse est d’une complexité inouï, exigeant des recherches appronfondies, vous pouvez demander: Combien en début de carrière? Combien en fin de carrière? Il est même possible que l’employeur, dans le cas présent, le gouvernement, puisse répondre…
– Vous voulez gagner combien? (Voir les nuances du paragraphe précédent)
– Le gouvernement (nos taxes) vous offre combien?
Pour les journalistes qui veulent amorcer le début d’une approche d’une couverture intéressante pour les lecteurs, signalons que grâce à Google (c’est un moteur de recherche; demandez à un ado près de chez vous) on peut trouver s’il y a une Société des traversiers de l’Ontario ( c’est la province à l’ouest du Québec) ou du Nouveau-Brunswick (c’est la province à l’est du Québec) et leur poser les questions plus haut.