Moins de morues, plus d’aiglefins
«Les relevés de scientifiques américains confirment des études canadiennes selon lesquelles les stocks de morue dans l’Atlantique peinent toujours à remonter la pente.»
Des stocks de morue toujours en déclin, selon des chercheurs américains
Plus tôt cette année, le gouvernement canadien a réduit de moitié le quota de pêche à la morue en Nouvelle-Écosse après avoir constaté que l’espèce est toujours en difficulté. Les scientifiques avaient précédemment surestimé la reprise de la morue.
Le Kiosque a publié:
Les Robin: exploiter les Gaspésiens jusqu’à la dernière morue
” Pendant toutes les années 60, c’est le Klondike de la morue. On décharge en moyenne chaque année dans les ports de pêche de l’Atlantique Nord (750 millions de morues, dix fois plus que durant les années 40) ( 320 millons à Terre-Neuve). En 1968 on sort un milliard de morues. Quelques-uns, de rares lucides, s’inquiètent.
En 1970, le ministre des pêches essaie d’expliquer au cabinet Trudeau qu’il faut réduire radicalement le nombre de pêcheurs de l’Atlantique et les recycler au plus tôt. Le cabinet a les ouïes bouchées. Le ministre n’en reparlera plus.
Puis, durant les années 70, la taille des morues et le rendement de la pêche commencent à diminuer de façon inquiétante.
(…)
En fait, l’extension des eaux territoriales n’a fait que retarder l’ineluctable. En 1987, les pêcheurs canadiens n’arrivent même plus à pêcher leurs quotas, fixés à 190 millions de morues. En 1989 les quotas sont réduits à à 133 millions de morues puis à 90 millions en 1991. Trop tard, les stocks de morue sont en chute libre partout, de Terre-Neuve à la Nouvelle-Écosse en passant par le golfe du Saint-Laurent.
En 1992, les politiciens n’ont plus le choix; ils imposent un moratoire sur la pêche à la morue affirmant qu’il va permettre aux poissons de récupérer. Mais il est déjà trop tard.