Extraits du livre de Claude Castonguay, le papa de l’assurance-maladie
Claude Castonguay. La fin des vaches sacrées: réflexions sur l’avenir du Québec. Éditions La Presse, 2015.
“La surconsommation de médicaments est un phénomène particulièrement aigu chez les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques. (…) Or, il existe des systèmes relativement simples d’application pour déceler les médecins qui ont des habitudes de prescription hors normes. Je n’ai jamais senti le moindre désir de la part des intéressés – médecins, pharmaciens et autres- d’introduire un système de dépistage et d’évaluation dont bénéficieraient au premier titre les patients. p. 34
La chasse gardée de la profession médicale sur tout ce qui peut être considéré comme un acte médical constitue le premier boulon. En 1973, lors de la refonte de la Loi sur le Collège des médecins, nous avions introduit des dispositions afin d’assouplir les frontières entre la médecine et les champs de pratique d’autres professionnels, tels les pharmaciens et les infirmières. Cinquante ans plus tard, la situation n’ guère changé. La Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) et la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ) ont résisté efficacement à toute tentative en ce sens. p. 77
La santé
” Michel Clair, un ex-président du Conseil du Trésor, résumait la situation dans les termes suivants: “il n’y a aucun secteur qui, globalement, soit aussi peu redevable et aussi peu transparent dans la gestion de ressources financières publiques aussi massives.” p. 64
Malgré l’importance des négociations avec les médecins, elles se déroulent dans le secret. La conclusion des ententes est toujours suivie de communiqués affirmant que les intérêts des contribuables ont été bien protégés et que ceux des patients ont primé. On prend bien soin toutefois d’éviter de donner des renseignements pertinents. Il est toujours question de pourcentages au lieu de faire état ds montants en cause, des manigances qui entretiennent le cynisme au sein de la population. p.79