Seule conclusion en visitant le site du musée de Paspébiac en Gaspésie : il ne veut pas de visiteurs.
Paspébiac a été la “capitale” de la compagnie Robin, une des plus rapaces de l’histoire du Canada. Elle a exploité les pêcheurs gaspésiens pendant deux siècles tout en étendant ses tentacules en Grande-Bretagne, en Méditerranée, dans les Antilles et même en Amérique du Sud. Il faudra un siècle pour la briser, un autre siècle pour l’abattre. À ce moment il sera trop tard. (suite, cliquez ici)
René Lévesque écrivait en 1947 :
(….) Ils (les Robin) étaient actifs et sans scrupules. Ils inventèrent un avantageux système de troc et une comptabilité encore plus avantageuse ; et, jusqu’à ces dernières années, ils parvinrent ainsi à garder sous leur coupe, dans un véritable servage, des générations entières de pêcheurs, hommes simples pour qui les chiffres étaient une magie noire d’où ne sortaient jamais rien que des dettes. »
Maintenant, que dit le Musée de Paspébiac ( Site historique national Banc-de-pêche-de-Paspébiac) sur les Robin?
Pas un mot. On dit que le Centre Charles Robin est ouvert, rien de plus) L’insignifiance du site est difficile à expliquer. Mieux vaut cliquer ( ici) .et le constater soi-même.
On trouve aussi grâce à Google :
Site historique du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac ( la différence avec le précédent est le mot “national”. Le site a été fait par un organisme de promotion touristique qui cible les marchés hors Québec.
On peut lire sur leur page:
C’est par la voix et les gestes du personnel d’animation que vous revivrez la grande aventure des deux plus importantes compagnies de pêche jersiaises du 18e siècle et du 19e siècle, la « Robin » et la « LeBoutillier ». La construction maritime, le ramendage des filets de pêche et le travail de forge et de tonnellerie sont autant de gestes coutumiers auxquels vous assisterez.
Remarque: Le premier site ne fait pas de lien vers le deuxième et vice-versa.
Autre remarque : Il n’y a pas l’ombre d’un lien pour en savoir plus sur les Robin. Même pas un lien vers : La route de la morue
Le Kiosque recommande d’écouter sur Youtube :
Jean-Marie Thibeault
La dépendance du pêcheur-client
L’historien Jean-Marie Thibeault décortique le système qu’a implanté Charles Robin à Paspébiac. Pas d’argent ni de ‘pitons’, seulement un registre calculant prises de morue et dépenses en magasin Robin.
Capsule 14: Crise économique et révolte des Paspéyas
En 1886 la Gaspésie a vécu la pire crise économique de son histoire. La Jersey Banking Company déclare faillite, 4000 gaspésiens perdent leur emploi sur une population de 40 000. Un désastre. Tout ferme, il n’y a plus de travail ni nourriture. L’aide gouvernementale est minime et la famine s’installe. Malgré l’insistance de l’église, à Paspébiac ça va brasser fort. «Un Paspéya, ça n’a pas l’habitude de laisser ses enfants crever de faim».