Francophone et francophile, l’écrivain est resté longtemps incompris dans l’Hexagone. Parce qu’il était trop anglais, trop rétif à nos chères généralités, politiquement trop hétérodoxe ?

Peut-être faut-il aussi ­incriminer ce que Simon Leys, évoquant l’incompréhension dont celui-ci faisait l’objet en France dans un petit livre qui demeure la meilleure introduction en français à l’œuvre d’Orwell, appelait sévèrement « l’incurable provincialisme culturel de ce pays » (9).

Certes, Orwell n’a ­jamais défendu ni la doctrine anarchiste, ni la doctrine tory. Mais, réfractaire à l’auto­rité, détestant la bureaucratie, hostile à la technocratie, et en même temps attaché à certaines valeurs traditionnelles, il avait indubitablement une sensibilité à la fois libertaire et conservatrice.

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