Christian Rioux, Le Devoir.

(…) Que s’est-il passé pour que l’on soit passé du féminisme pragmatique et humaniste de Simone Veil à celui pour le moins délirant d’Alice Coffin ? Cette élue écologiste de Paris s’est fait remarquer récemment en affirmant vouloir « éliminer les hommes » de son esprit, de ses images et de ses représentations. « Je ne lis plus de livres [écrits par] des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leurs musiques », dit-elle.

(…)

Que s’est-il passé pour qu’après des décennies de combat courageux, on soit passé des droits légitimes des homosexuels à l’affirmation péremptoire d’un prétendu « droit de choisir son sexe » !

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Que s’est-il passé pour que nos sociétés, qui combattent le racisme comme aucune autre avant elles, doivent aujourd’hui s’immoler sur l’autel de l’antiracisme et poser le genou au sol en reconnaissant un « racisme systémique » que personne ne parvient à définir, sinon comme l’incarnation du « mal blanc » et le mantra d’une nouvelle religion où chacun est défini par sa race ?

Que s’est-il passé pour que plusieurs siècles de pensée politique se retrouvent balayés au profit de nouveaux concepts sortis miraculeusement du chapeau d’universitaires néomarxistes américains. (…)

En France comme au Québec, ce nouveau radicalisme (…) est en train de faire voler en éclats l’idée même de nation, seul lieu où peuvent communier des citoyens de toute origine, quel que soit leur sexe, leur couleur ou leur orientation sexuelle.