Le blogue de Valérie Borde

D’après le dernier rapport de la Société royale du Canada, le Canada gère très mal ses océans… et se classe même 125e sur 127 pays pour ce qui est de la préservation de ses pêcheries.

Remarque

Dans l’article: Les Robin: exploiter les Gaspésiens jusqu’à la dernière morue, le Kiosque avait raconté le flop remarquable de Pêches et Océans Canada dans la gestion des morues.

Extrait: 

Le grand délire

Une commission, dirigée par le sénateur Michael Kirby a été chargée d’estimer l’avenir de la pêche canadienne dans l’Atlantique. Son rapport, remis en 1983, dégouline d’optimisme : lors des cinq années suivantes, les prises de poissons de fonds canadiens ( grosso modo la morue) augmenteront de cinquante pour cent. D’où angoisse à Ottawa : le Canada n’a pas la flotte capable de pêcher tout ce poisson. Solution : avec une inconscience qui force l’admiration, le Canada construit à coups de subventions, sa propre flotte de chalutiers géants et modernes. On pourra pêcher les morues.

Ce qui amène automatiquement un autre problème : comment transformer et vendre toutes ces morues virtuelles? Solution: Il faut des usines modernes. Un blizzard de subventions s’abat compagnies canadiennes de produits de la mer justement proches de la banqueroute en raison d’une mauvaise gestion. Le résultat : les compagnies de Terre-Neuve fusionnent dans un conglomérat, Fishery Products International et celles de la Nouvelle-Écosse deviennent le National Sea Products. Les deux compagnies, gonflées aux stéroïdes gouvernementaux, deviennent énormes et prospères.

(…)

En 1992, les politiciens n’ont plus le choix; ils imposent un moratoire sur la pêche à la morue affirmant qu’il va permettre aux poissons de récupérer. Mais il est déjà trop tard.

Plus de 35.000 emplois perdus, dont 25.000 à Terre-Neuve. 6 000 au Québec. C’est fini! L’épine dorsale de l’économie de toute la région est cassée.