Lutte étudiante et féminismes

Marie-Anne CasselotAlors que les féministes étudiantes réclament un mouvement étudiant inclusif et diversifié, elles se font accuser de désolidarisation et de division, en plus de se faire trahir dans les manifestations ou dans les structures décisionnelles d’importance. Prenons le cas du Comité Femmes de l’ASSÉ, où il y a eu, en temps de pré-grève, plusieurs démissions causées par des facteurs ne favorisant pas l’exercice efficace du comité (absence de budget récurrent ou absence de solidarité des autres comités).
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De plus, il est intéressant de noter l’utilisation de métaphores genrées problématiques pour discuter d’enjeux environnementaux, ce qui est, un manque de compréhension des réalités de certaines femmes. Notamment l’expression « Harper danse sur la table des investisseurs chinois » qui sous-entend que le travail des danseuses érotiques est dégradant ou encore fait référence à la prostitution/travail du sexe, travail « méprisable » dans l’imaginaire sexiste et collectif. Lorsqu’un intervenant appelle les militant.e.s  à gérer les ressources naturelles en « bon père de famille », c’est avoir une prémisse de genre qu’une gestion « paternelle » équivaut à une gestion durable et écologique de l’environnement.

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De la même dame
Marie-Anne Casselot, étudiante en philosophie et militante féministe

Extrait« Je m’engage quotidiennement au sein d’un groupe de femmes dans une université. De là m’est venue l’idée de partager mon expérience que je trouve enrichissante, mais aussi ardue, voire lassante, dans le contexte particulier qui est le mien, le nôtre. Le bassin universitaire montréalais est un terreau fertile en relève féministe. (En disant cela, je suis consciente des privilèges de la classe sociale et de race visés dans cette affirmation.) Toutefois, le féminisme reste entaché d’une vile réputation autant pour les étudiant-es que pour toute la population. »