François Gendron
François Gendron

Par Myriam Ségal
Chroniqueuse au journal Le Quotidien 

Le PQ n’a jamais été discipliné. Mais il s’en dit, des sottises, depuis la défaite cuisante de lundi! Le respectable François Gendron, doyen de l’Assemblée nationale, blâme les commentateurs; «trop d’opinions, ça mêle le monde». Trop de chroniqueurs, de «journaleux», de scribes improvisés auraient effarouché le peuple. Quel mépris pour l’électeur, quelle infantilisation! S’il fallait restreindre la discussion publique en campagne électorale, quand jaserait-on d’idées? (….)

 

Pédagogie

Quelques députés défaits, de même que l’ex-premier ministre Bernard Landry, ont invoqué que le PQ n’avait pas été bien compris, qu’il aurait dû user de plus de «pédagogie», littéralement: «guider un enfant». Au lieu de reconnaître le verdict du peuple, sa sagesse, ils tendent à le ravaler au rang de puéril un peu demeuré.

Yves Desgagnés, l’acteur qui a «coaché» Mme Marois, représente le discours de bien des péquistes déçus. Sur la perspective d’un référendum, il dit: «c’est effrayant qu’une simple question fasse peur aux Québécois». Et si cela ne leur faisait pas peur, mais qu’ils n’en veulent pas, tout simplement?

Ces penseurs préfèrent réduire les électeurs au statut de peureux, de couards, plutôt que d’admettre que leur projet est lucidement refusé pour les quatre prochaines années. Pour bien des Québécois, ce n’est juste pas le temps. Nous sommes endettés jusqu’au cou, taxés, tarifés, imposés au max, on paie nos médicaments 50% plus cher qu’en Colombie-Britannique, la corruption gruge les assises sociales, la justice ne parvient pas à faire son job, on diplôme des analphabètes fonctionnels, et l’économie décline. Ce n’est pas le moment de dépenser des millions pour des études, des tiraillements avec le fédéral, des émissaires pour gonfler l’option, des tournées du Québec, plus les coûts d’un référendum. Les Québécois refusent tout cela, non par peur, mais par pragmatisme.

(….)

Le match est fini. On ne blâme pas l’arbitre, ni l’assistance. On fait son mea culpa, non comme une innocente victime de circonstances incontrôlables, mais comme un adulte responsable qui a fait de mauvais choix, et doit les assumer. Plus d’écoute, moins de justifications!