Claude Morin, ex-prof d’histoire, Université de Montréal, est passionné par Cuba depuis quelques décennies. Il écrit dans Le Devoir.

“Cuba sait que le blocus ne disparaîtra pas du jour au lendemain.”

“Chaque année depuis 1992, les États-Unis voyaient une majorité de pays voter une résolution cubaine dénonçant le blocus.”

 

Précision:

Contrairement au prof, l’ONU ne confond pas “embargo” et “blocus”

Oct 29, 2013 – L’assemblée générale des Nations unies a voté mardi pour la 22ème fois en faveur d’une résolution qui condamne l’embargo américain

Nov 13, 2012 – Pour la 21e fois consécutive, l’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution condamnant l’embargo des États-Unis contre Cuba,

 

Blocus (Petit Robert)

Investissement (,,) d’un pays entier, pour l’isoler, couper ses communications avec l’extérieur. ( Le blocus continental instauré par Napoléon)  (Aucun pays d’Europe n’a le droit d’acheter ou de vendre en Grande-Bretagne)

Embargo: (Petit Robert)

Mesure de contrainte  prise à l’encontre d’un pays, interdisant  l’exportation d’un ou de plusieurs types de marchandises vers ce pays. Embargo pétrolier. Embargo contre l’Irak en 1990.

 

Dans le cas de Cuba, l’embargo de Washington s’applique aux Américains. En clair, le prof Morin, étant canadien, pouvait importer des cigares de Cuba s’il le voulait et leur vendre ses écrits s’ils en voulaient. On a toujours vendu des cigares cubains au Canada.

Par contre, un prof américain ne pouvait ni acheter ni vendre.

Nous avons ici les tristes conséquences linguistiques d’une histoire d’amour contrariée par la fin de la guerre froide entre les États-Unis et Cuba.

Le prof est un pro-Castro. Et “pro” est faible.

Dans une lettre envoyée à La Presse (2 août 2006) intitulée D’un Castro à un autre, il écrivait : « Cet homme est une force de la nature et on a du mal à concevoir qu’il puisse trépasser rapidement. C’est un lutteur qui ne démissionne jamais, doué d’une volonté à transformer le monde. C’est peut-être au contraire l’occasion d’une transition, mais pas celle qui est attendue depuis l’autre côté du détroit de Floride. L’équipe aura perdu, dans ce cas, son joueur le plus talentueux, son capitaine, mais ses camarades sauront prendre la relève et continuer l’oeuvre. »

Et la dictature?

Admirons la grâce avec laquelle Morin pratique la quadrisection capillaire:

« Cuba distingue les droits socio-économiques et les droits civiques. Les premiers sont des droits sociaux. Cuba fait tout ce qui est en son pouvoir pour rendre effectif l’accès universel à l’éducation, à la santé, au logement, au travail, à la culture. Les droits civiques, à caractère individuel, qu’elle reconnaît, sont assortis de devoirs déterminés par les intérêts collectifs. Cuba admet le principe de la jouissance responsable des droits individuels. Elle respecte les libertés religieuses. Elle respecte la liberté d’association dans la mesure où l’association n’est pas jugée contraire aux intérêts nationaux. Elle respecte également la liberté d’expression. Les citoyens peuvent tenir entre eux les propos qu’ils veulent dans la mesure où ils ne prônent pas des actions extrémistes ou irresponsables. Ils peuvent se plaindre des lenteurs du transport, des pénuries, de la morgue des bureaucrates. Mais le régime n’admet pas l’expression médiatisée d’opinions contraires aux politiques définies par l’État et le parti. Ces opinions ne peuvent donc pas s’exprimer dans les médias cubains ni déterminer la formation d’associations pour les véhiculer. Or des journalistes viennent de l’extérieur recueillir les propos d’opposants. Ils ne s’intéressent pas aux points de vue de ceux qui défendent la Révolution. Les médias étrangers s’arrogent ainsi le pouvoir de décider qui a droit à la parole. Seuls les opposants (les «dissidents») sont courtisés, recherchés, écoutés, diffusés. C’est contre ce traitement unilatéral que le gouvernement et beaucoup de Cubains s’élèvent. »