imageFrédéric Bastien – Professeur d’histoire au collège Dawson et auteur de «La bataille de Londres»

Le Devoir

Selon les données de Statistiques Canada de 2011, la proportion d’immigrants au Québec a atteint un record, soit 12,6 % de la population. Nous recevons, proportionnellement, trois fois plus d’immigrants que la France et deux fois plus que les États-Unis. Malgré cette situation, le premier ministre Philippe Couillard affirmait le 14 juin que son gouvernement allait hausser à nouveau les seuils d’immigration. Tout milite contre ce projet.

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L’immigration a également comme impact de faire baisser les salaires, particulièrement dans les emplois demandant peu de formation. Voilà qui explique entre autres pourquoi le patronat y est très favorable. Le Québec a d’ailleurs mis en place un programme d’immigration pour les aides ménagères. Ceci permet à des ménages fortunés d’employer au rabais des immigrées comme femmes de ménage au lieu de payer plus cher pour faire travailler la main-d’oeuvre locale. C’est bon pour les riches, mais on peut se demander si cela est utile pour l’ensemble de la collectivité.

De nombreuses failles dans nos programmes d’immigration ont été identifiées par des chercheurs depuis quelques années, ainsi que par le vérificateur général. Devant cette levée de boucliers, le ministère de l’Immigration a changé son discours… et son nom. L’arrivée d’immigrants n’est plus un moyen en vue d’une fin, elle est devenue un objectif en soi pour nous enrichir de la diversité. Le ministère est devenu le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion.

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L’exemple de la France, pays à l’identité bien plus enracinée que la nôtre et dont la capacité d’accueil est plus grande, devrait nous faire réfléchir. Pendant une trentaine d’années, nos cousins ont eu une politique de forte immigration. On voit aujourd’hui le résultat. L’Hexagone fait face à de formidables problèmes d’intégration, de ghettoïsation et de sécurité. Niant la réalité, aveuglé idéologiquement, c’est dans ce genre de fuite en avant insensée que Philippe Couillard pousse le Québec.