Une recension du Nouvel Observateur

Anielle, Sophie, Germaine, Lucie, Geneviève, Berty, Maï ou Virginia… A travers les portraits de ces résistantes, certaines très connues, d’autres moins, le film de Fabien Béziat et Hugues Nancy retrace l’histoire de la condition féminine pendant la Seconde Guerre mondiale. Quand la France de Vichy célèbre la famille et cette mère parfaite et épouse fidèle que se doivent d’être les Françaises – une loi d’octobre 1940 interdit d’employer une femme mariée dans la fonction publique, une autre punit l’adultère des épouses de prisonniers de guerre –, l’Union soviétique glorifie le million de femmes qui combattent les armes à la main dans les rangs des partisans ou dans ceux de l’Armée rouge. L’Angleterre de Churchill, quant à elle, n’hésite pas à recruter des résistantes dans son redoutable SOE (services secrets). Elles seront une quarantaine à être parachutées dans l’Hexagone. Très peu en reviendront. Les Allemands, s’ils ne fusillent pas les femmes, les envoient dans les prisons outre-Rhin, où elles sont décapitées ou déportées Nacht und Nebel à Ravensbrück ou à Auschwitz.