Quelques paragraphes à retenir dans le carnet de Gaston Deschênes, l’homme qui sait tout sur notre parlement :

« Je ne suis pas monarchiste et je me passerais bien d’un lieutenant-gouverneur mais son abolition requiert un amendement constitutionnel qui aurait l’appui de tous les parlements du Canada, y compris les deux chambres du Parlement fédéral. Ou un OUI clairement majoritaire dans un référendum sur la souveraineté. Alors… En attendant la première éventualité, comme disent les assureurs, il faut vivre avec. »

« Surtout que l’Assemblée, elle, s’autogère sans contrôle externe et n’a plus d’étude de crédits depuis une dizaine d’années. De plus, toujours au nom de l’autonomie du Parlement, elle s’est assuré un statut particulier en matière d’accès à l’information et une longue guérilla judiciaire a permis de mettre les dépenses des députés à l’abri. »

« Pour l’avenir, la proposition du lieutenant-gouverneur (être autonome dans l’exercice de ses fonctions, au même titre que le Vérificateur général, le Protecteur du citoyen et les autres personnes désignées par l’Assemblée, et rendre compte de sa gestion annuellement par le dépôt d’un rapport à l’Assemblée) clarifierait la situation et constituerait un net progrès sur le mode de contrôle traditionnel qui permettait néanmoins aux services du premier ministre de tamiser les dépenses du lieutenant-gouverneur et aux parlementaires, ministériels et oppositionnistes, de poser des questions. Ce ne fut pas le cas et, les responsables du « char de l’État » n’ayant pas gardé les deux mains sur les rênes, le lieutenant-gouverneur a roulé sans freins, la bride sur le cou, pendant une dizaine d’années. »

“Ceci expliquant peut-être cela.”