Les homosexuels menacent-ils la sécurité nationale? Pour la GRC, la réponse a déjà été oui.

Dans les années 1950 et 1960, au plus fort de la Guerre froide, la police montée estimait que les gays et lesbiennes étaient plus vulnérables au chantage… des espions russes! Elle a donc utilisé une batterie de tests pour démasquer les homosexuels qui travaillaient dans la fonction publique et dans l’armée. L’un d’eux, baptisé la Fruit machine, consistait à présenter des images d’hommes et de femmes nus aux fonctionnaires et aux soldats et à mesurer la dilatation de leur pupille. Une pupille dilatée lors du visionnement d’un nu du même sexe trahissait un intérêt…

À cause de la Fruit machine, quelque 9000 homosexuels – réels ou présumés -ont été fichés et environ 3000 ont perdu leur emploi, écrit Craig Kinsman professeur au département de sociologie de l’Université Laurentienne dans une étude sur le sujet.

Les tests du Fruit machine sont abandonnés vers 1968, notamment parce qu’il devenait difficile de recruter des gens pour s’y soumettre. En effet, les gays et lesbiennes ont fini par comprendre que ces examens ne visaient pas à mesurer leur résistance au stress, contrairement à ce qu’affirmait la GRC.

Le Canada a décriminalisé l’homosexualité l’année suivante, en 1969.

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Une entrevue avec Gary Kinsman sur la Fruit machine (à partir de la 5ième minute)

Un vidéo de l’Université de York (projet Stand together)
P.S.
L’Écran est ridiculement petit.

Un article de Damn interesting

Un article de Gazette, le journal de l’Université de York.