Dans une lettre au Devoir, intitulée « La lâcheté de Barack Obama », notre primesautier Victor-Lévy écrit:

Victor-Lévy Beaulieu

«Je comprends mieux maintenant que le soir de son élection à la Maison-Blanche, Barack Obama n’ait pas parlé d’Abraham Lincoln, le seul président américain qui n’a pas trompé ses électeurs. Durant la campagne qu’il mena de son Illinois natal, il avait martelé cet engagement: «Je mettrai fin à l’esclavage des Noirs.» Quand il arriva à Washington après son élection, il répondit aux journalistes qui l’interrogeaient sur son programme abolitionniste: «Je ferai ce que j’ai dit que je ferais.»

« de son Illinois natal »
Abraham Lincoln est né au Kentucky
Abraham Lincoln Birthplace National Historical Park

Lincoln n’a rien martelé du tout durant la campagne. « Durant l’élection présidentielle en novembre 1860 Lincoln se défendait  de vouloir abolir «l’institution particulière».» (P.44, L’Histoire, Février 2011, Spécial Guerre de Sécession)

Nulle trace non plus de  «Je ferai ce que j’ai dit que je ferais.». Notre écrivain confond peut-être avec « Sometimes a guy’s gotta do what a guy’s gotta do»  phrase tout aussi virile mais un brin plus récente. (Sylvester Stallone dans le premier Rambo)

Dans la revue L’Histoire, on lit que les historiens américains débattent depuis un siècle la question suivante: Lincoln avait-il pour objectif premier, au début de la guerre de Sécession, de maintenir l’unité du pays ou d’abolir l’esclavage, et comment se représentait-il les lens entre les deux questions?

Notre écrivain pourrait peut-être faire traduire sa lettre en anglais et l’envoyer au Washington Post?

Dans le Kiosque, le doctorant en histoire François Gauthier avait déjà  charcuté quelques déclarations de notre écrivain sur l’Église, l’Occident médiéval, Robespierre et qui, visiblement, n’avaient pas été ralenties par la réflexion.