Une histoire de la séduction politique
Christian Delporte
Editions Flammarion
384 pages
(Disponible à la BNQ)

Remarque: plusieurs pages sur Pierre-Elliott Trudeau

« Je n’ai qu’une passion, qu’une maîtresse, la France. Je couche avec elle. »

On ne saurait être plus explicite que l’empereur Napoléon… Pour faire carrière en politique, il faut aimer séduire. L’opinion est une femme à conquérir, sinon à soumettre, et toutes les ruses sont bonnes pour arriver à ses fins : c’est le grand Pompée offrant au peuple des jeux grandioses ; c’est Hitler déployant à la tribune sa rhétorique envoûtante et vénéneuse ; c’est le jeune Kennedy affichant un sourire télégénique, Giscard d’Estaing dissimulant sa calvitie, Poutine gonflant ses biceps, Berlusconi multipliant les séjours en clinique d’esthétique…

Ce livre est un voyage au pays des séducteurs et des stratégies qu’ils déploient pour satisfaire leurs ambitions ; on y croise des héros adulés, de César à Jaurès, des dictateurs hypnotiques, des foules versatiles, des magiciens de la com’, des as du marketing, et aussi : des bimbos, des “first ladies”, des traîtrises, des mensonges, des “petites phrases”…

C’est, en quelque sorte, une autre histoire de la politique, et qui nous enseigne justement qu’il n’y a pas deux façons de faire de la politique – l’une qui serait la bonne et qui consisterait à s’adresser à la raison des électeurs, à dire ce qui est, à leur faire partager des convictions… et l’autre – la “mauvaise” – qui viserait leurs imaginaires, leurs sentiments, leurs émotions, leurs pulsions irrationnelles. A l’heure où se profile un scrutin présidentiel, ce livre vient à propos nous éclairer sur le fonctionnement de nos sociétés et sur ce rapport si particulier que les électeurs entretiennent avec celui (ou celle) qu’ils choisissent de porter au pouvoir.

Critiques :

Trop-libre

Revue Marianne