Par Jean-Benoît Nadeau, chroniqueur

« Un étudiant ne fait pas la grève, c’est un client, pas un employé. Il n’a pas de paie : il paie pour acheter un savoir. Donc, quand il arrête, c’est un boycott, jamais une grève.

Oui, mais pourquoi les journalistes disent tous «grève étudiante»? C’est simple : ils n’ont pas lu le dictionnaire à la fac de journalisme de l’UQAM…

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Dans mes cours, j’observe des étudiants qui renâclent, qui discutent, qui négocient le plan de cours. Pas tous, mais certains – dont un qui est cheerleader au syndicat étudiant.

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La grève du bon sens

Oui, mais en France, c’est gratuit, l’université. Pourquoi pas nous?

Parce que vous n’êtes pas allés souvent dans une université française : sous-financée, pauvre à l’os, les profs qui ne veulent pas de questions, des maîtres que tout décourage de faire de la recherche, les bibliothèques inaccessibles. Vous voulez ça?

Les universités françaises sont actuellement la honte de la France. À tel point qu’il leur faut des «grandes écoles» pour sauver l’honneur de l’enseignement supérieur.

(Je schématise beaucoup, mais si vous voulez en savoir plus, vous n’avez qu’à lire le chapitre 13 de mon livre Pas si fous, ces Français.)»

Suite…

La grève de la honte

« Comme je traîne par ailleurs mon derrière sur les bancs de l’UQAM depuis l’automne dernier après un long hiatus, je suis à même de témoigner que la moitié de la clientèle n’a pas sa place à l’université et que plusieurs d’entre vous (d’entre eux) auraient intérêt à faire un bon cégep technique.

Pourquoi cette clientèle est-elle à l’université? À cause du gel des frais de scolarité! Il oblige les universités sous-financées à ouvrir toutes grandes les facultés pour admettre n’importe qui et son frère, et aller chercher plus de subventions. C’est niaiseux de même. »