On ne verra jamais plus les tomates de la même façon
Barry Estabrook
Tomatoland : How Modern Industrial Agriculture Destroyed Our Most Alluring Fruit
Kansas City: Andrews McMeel, 2011. 220 p.
Disponible à la BAnQ
Un résumé de Jeanne Krieber-Dion
Barry Estabrook est à Naples, en Floride, en train de rouler derrière un semi-remorque qui transporte vraisemblablement des pommes vertes. Il remarque alors que les fruits, bien qu’ils rebondissent un peu partout sans s’écraser, sont en fait des tomates. C’est l’élément déclencheur d’une longue enquête sur tout ce qui cloche dans l’industrie de la tomate.
Tomatoland présente à la fois la corruption, l’esclavage, la guerre chimique et biologique, les démêlés en justice et les opérations d’infiltration liés aux tomates. C’est le récit d’horticulteurs fanatiques et d’un avocat déterminé à combattre le trafic d’êtres humains. C’est aussi l’histoire de moissonneurs, bien souvent immigrants, qui se font exploiter avec un salaire dérisoire et des méthodes de travail dangereuses. L’exemple d’un homme envoyé au champ avec un réservoir rempli de pesticides est assez choquant lorsqu’on apprend qu’à la fin de la journée, tous ses ongles d’orteil sont tombés.
Un problème flagrant concerne les régulations associés à la culture de la tomate. Le Florida Tomato Committe a beau avoir énoncé de nombreuses exigences sur les tomates, aucune d’entre elles ne concernent le goût. Les agriculteurs, forcés de cultiver un légume de belle apparence, ont donc recours à des centaines de produits chimiques. D’ailleurs, les tomates vertes et dures seront injectées à l’éthylène pour que l’extérieur devienne rouge et appétissant alors que l’intérieur n’est pas assez mûr.