L’homme qui s’est fait saint. Jean-Jacques Rousseau
Huizinga (J. H.), Ed. Perrin.
(Disponible dans le réseau des bibliothèques de la Ville de Montréal)
.
Comment, avec le caractère si rebutant qu’il a si souvent montré, Rousseau a-t-il pu devenir une idole et, qui plus est, le gourou des femmes les plus raffinées de la haute société du XVIII siècle? Comment un homme don’t la vie amoureuse fut si pauvre et don’t le récit qu’il en a fait est parfois si risible, a-t-il pu être considéré comme un grand romantique?
Comment un être que ses anciens amis ont fini par qualifier de “monstre”. De “malade d’un amour-propre excessif” de “faux et vain comme Satan”, de “nain moral monté sur des échasses”, a-t-il pu être salué par les Conventionnels de 1794 comme étant la vertu incarnée?
Comment un esprit aussi timoré et aussi essentiellement conservateur en est-il venu à être regardé par des extrémistes tels que Robespierre et Saint-Just comme le modèle de l’homme de la Révolution? Comment a-t-on pu attribuer à un penseur ausi incohérent un rôle majeur, une position si déterminante dans l’histoire de la civilisation occidentale? (…)
En posant ces questions et en répondant, J.H. Huizinga ne fait nullement oeuvre de pamphlétaire. Mais il montre comment la mode intellectuelle, jointe à l’autosatisfaction d’un auteur peut forger une idole.