Une génération d’enfants américains émerge au Mexique.

Un article du New York Times
.
Il n’y a jamais eu autant de Jeffreys, Jennifers et Aidens dans les salles de classe au Mexique. Ces enfants américains font partie d’une nouvelle génération de jeunes immigrés, déchirés entre deux cultures.

Jeffrey Isidoro porte un sac à dos et des chaussures de sport Nike. Il a dix ans et a vécu toute sa vie à Houston. Ses parents sont de retour à la maison au Mexique. Jeffrey est perdu. Quand sa professeure de 5e  année lui pose une question en espagnol, ses compagnons se moquent de lui; et Jeffrey rougit.

L’histoire de Jeffrey est la conséquence de la vague de déportations des dernières années aux États-Unis. Les lois d’État plus sévères et un chômage persistant ont entraîné un exode massif de parents mexicains, retournant au pays avec leurs enfants américains. Entre 2005 et 2010, plus d’un million de Mexicains, dont environ 300 000 enfants nés aux États-Unis, ont déménagé au Mexique. Et ce flux ne serait pas en train de diminuer, selon des données publiées.

Démographes et éducateurs craignent pour cette génération d’enfants américains; les écoles au Mexique ne seraient pas bien équipées pour les intégrer. Ainsi, le défi du Mexique aujourd’hui sera un problème américain demain. Plusieurs de ces jeunes citoyens américains, dont on envisage qu’ils auront une enfance difficile et des compétences limitées, retourneront d’où ils viennent. C’est le cas de Jeffrey par exemple, qui n’a pas l’intention de faire carrière au Mexique. «Je vais retourner vivre aux États-Unis. Je me sens Américain après tout», révèle-t-il, dans ce reportage du New York Times.