Mais pensez-vous qu’on peut parler de ça dans les universités ? Non ! » souligne le professeur Jacques Légaré.

 

Annick Poitras, L’actualité

 

La hausse des droits de scolarité ? Une goutte d’eau dans l’océan comparativement à la vraie crise qui couve: celle des fonds de retraite des professeurs et des employés, si mal en point que, pour les renflouer, les universités sacrifient déjà leur mission d’enseignement !

 

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Et ces trous – les déficits de capitalisation – sont maintenant vertigineux : 307 millions de dollars à l’Université Laval, 254 millions à l’Université du Québec, 228 millions à l’Université de Mont­réal… En comparaison, la hausse des droits de scolarité, qui injectera environ 225 millions de dollars de plus dans le réseau universitaire d’ici cinq ans, semble une goutte d’eau dans l’océan.

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Pour être en mesure de tenir leurs promesses de rentes – jusqu’à 70 % du salaire à la retraite -, les universités doivent combler ces trous.

 

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Les trois quarts de ces revenus sont consacrés à la rémunération globale (salaires et cotisations régulières aux régimes de retraite). Cette rémunération est scellée par des conventions collectives et donc, en principe, intouchable.

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Le pire, souligne-t-il, c’est qu’au fil des ans les universités ont consenti de bons régimes de retraite et des augmentations de salaire, alors qu’elles savaient que le Québec fonçait vers un important creux démographique.

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« Il faudrait diminuer les budgets en conséquence, notamment diminuer le nombre de professeurs… Mais pensez-vous qu’on peut parler de ça dans les universités ? Non ! » souligne le professeur Jacques Légaré.