À chacun sa deuxième chance
Par Vicky Girard, L’esprit simple
Un criminel qui a purgé sa peine ne retrouve pas pour autant sa liberté à la sortie du pénitencier. Les préjugés ancrés dans les mentalités les gardent en marge de la société. L’ancienne prison de Trois-Rivières fait figure d’exception en offrant des emplois de guides à d’ex-détenus. C’est l’occasion de retourner en prison pour mieux en sortir.
Le jour où il a été engagé, l’ancien détenu Bill Weismann s’est rendu au musée en croyant qu’il allait laver les planchers et peinturer les murs, comme le font la plupart des individus en réinsertion sociale. À sa grande surprise, il s’est plutôt retrouvé à jouer les guides dans les cellules de Trois-Rivières. Il avoue que c’est grâce à son travail qu’il a repris le contrôle de sa vie. «Travailler deux mois, en parlant de soi-même tous les jours, dans le contexte carcéral en plus, c’est comme dix mois de thérapie», soutient l’ancien prisonnier. Selon un sondage du Service correctionnel du Canada, avoir un emploi stable et un engagement personnel sont des facteurs primordiaux pour qu’un individu ne retourne pas dans le milieu criminel.