Je revendique le droit d’appeler vieux… un vieux.
Claude Bérubé , Huffington Post
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Qui sont ces gens qui se sont permis de dénaturer le mot « vieux»? Sous quel prétexte a-t-on décidé d’excommunier le mot « vieux»? Pour contourner en douce ce mot, on a même inventé, dans de quelconques officines, de curieuses expressions qu’on imagine valorisantes pour faire oublier le pseudo décevante vieillesse. L’innovation du siècle, exclusive au Québec : « l’âge d’or » ! Si la vieillesse est l’âge d’or pour plusieurs, je doute que les vieux qui sont handicapés ou à la santé vacillante dans les institutions s’en réjouissent. L’âge d’or, n’est-ce pas aussi l’insouciance heureuse d’un enfant ? Et n’est-ce pas aussi la période passionnée d’un couple amoureux ? À quelle époque est-ce l’âge d’or ? Dans la même lignée que « l’âge d’or », dites-moi aussi quand est-ce « le bel âge » ? En quoi, ces deux expressions représentent-elle exclusivement la vieillesse ? Tant d’efforts pour ne pas prononcer le mot… vieux. En consultant des publications de la francophonie, je retrouve partout l’utilisation du mot vieux. Ce n’est qu’au Québec qu’on le cache ou qu’on le prononce en sourdine. Comme pour l’aseptiser !