«C’est le règne du «Moi, mon enfant»enfant-roi

«Mais cette minorité nous gruge temps et énergie, et elle nous mine, littéralement.»

 

(…) Un parent a déjà supplié une enseignante de cinquième année de modifier le C de comportement tristement affiché sur le bulletin de sa fille. «Son dossier scolaire doit parvenir aux collèges privés les plus réputés en prévision de l’admission au secondaire. Avec un C, elle ne pourra jamais entrer. Changez sa note!», exigea-t-elle.

Pour les écoles, les retards du matin sont devenus une véritable plaie: dans une classe de deuxième année, 20 minutes après la cloche du matin, ce n’est toujours que la moitié des enfants qui est au poste, l’oeil à peine entrouvert. Les autres sont tout simplement… en retard, étirant leur entrée sur une demi-heure, parfois une heure, et bouleversant du coup la routine matinale. Au secrétariat de l’école, les parents font la file le matin pour justifier le petit retardataire. «Excusez mon fils, nous avons fait des crêpes ce matin. Il en voulait et ç’a été plus long que prévu.»

Le vendredi, les parents sont au contraire beaucoup trop tôt pour cueillir les marmots, arrivant parfois une heure avant la fin des classes. «Pas question d’être pris dans le trafic sur l’autoroute 15, nous voulons arriver au chalet avant la noirceur… », avancent certains devant l’air déconcerté du personnel de l’école. «De toute façon, le vendredi à l’école, qu’est-ce que vous faites de vraiment sérieux?»