51suSxum3dL._SL500_AA300_John Keegan

Perrin

(Bibliothèque de Westmount)

 

Présentation de l’éditeur

Occultée par la vision littéraire antagoniste de La Case de l’oncle Tom et d’Autant en emporte le vent, la guerre de Sécession demeure méconnue. Elle fut pourtant un conflit majeur qui marque le passage de l’ère napoléonienne du combat, centré sur la bataille, à la «guerre totale» qu’elle annonce par ses pertes massives, la mobilisation des civils et l’innovation constante manifeste dans l’invention des cuirassés, des sous-marins, l’utilisation stratégique de chemins de fer ou le recours à la tranchée comme moyen de fixation de l’adversaire.
Pour raconter cette guerre sans précédent, il fallait un historien d’envergure internationale. Dans la lignée de ses synthèses renommées sur les deux guerres mondiales, John Keegan retrace les grandes batailles (Bull Run, Gettysburg) et le duel des généraux (Lee contre Grant), mais il fait aussi une large part aux enjeux stratégiques, à l’analyse psychologique et à certains aspects trop souvent négligés comme l’approvisionnement, la géographie militaire ou le rôle des Noirs dans le conflit.
La victoire du Nord industriel contre le Sud rural marqua au fer rouge la jeune République, mais la baptisa aussi comme grande puissance en lui conférant un messianisme démocratique, assis sur le progrès économique, qui allait lui ouvrir les portes de la domination du monde. Ce livre qui fera date permet ainsi de comprendre comment la déchirure de deux peuples fonda une nation.

Sir John Keegan, né en 1934, est actuellement le meilleur historien de la guerre. Sa nouvelle approche de l’histoire militaire, qui va au-delà du récit des faits, révèle la dimension humaine du combat. Parmi ses ouvrages, tous publiés chez Perrin, figurent L’Art du commandement, La Première Guerre mondiale et La Seconde Guerre mondiale.

 

Critiques

Culture Chronique

Keegan explique le peu de succès du socialisme aux États-Unis par la guerre de Sécession

 

Histoire pour tous

«La classe ouvrière américaine, bien qu’elle se syndicalisât avec enthousiasme, résista toujours à l’attrait de la révolution. En Amérique, des générations d’intellectuels s’efforcèrent  de comprendre l’antipathie de l’ouvrier pour le changement radical et violent. Si celui-ci avait pu exprimer ses sentiments, peut-être aurait-il dit que la première révolution du pays, ainsi qu’il qualifiait la guerre d’Indépendance, avait répondu à nombre de ses attentes en fondant la république, et que la seconde révolution, la guerre de Sécession, aait parachevé la première. Il ne désirait pas former des armées industrielles, ayant déjà, comme des centaines de milliers de ses semblables, appartenu à de véritables armées, servi et appris par l’expérience qu’elles n’apportaient que souffrances. Une seule expérience de l’armée suffisait à un individu comme à une nation. Le socialisme américain mourut dès la naissance sur les champs de bataille de Shiloh et de Gettysburg. » P. 488