20217– Par Naïma Hassert

Qu’est-ce que la dépression ?

Selon le dictionnaire Larousse, la dépression est un « état pathologique marqué par une tristesse avec douleur morale, une perte de l’estime de soi, un ralentissement psychomoteur. » Elle affecte les pensées, les humeurs, le comportement et les fonctions biologiques d’une personne. On dit qu’elle devient une maladie lorsque les sentiments négatifs sont graves, durent plusieurs jours et nuisent à la vie d’une personne.

C’est donc avant tout un déséquilibre chimique dans le cerveau, qui peut mener une personne au désespoir, la rendre léthargique ou provoquer une apathie générale envers la vie.

Le terme « dépression » est souvent utilisé à tort pour décrire les périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie inévitables pour chaque individu. C’est lorsque ces états reviennent sans raison particulière ou persistent très longtemps qu’on parle d’une réelle dépression.

La dépression chez les jeunes est un phénomène plus courant qu’on le pense. On attribue souvent leur comportement imprévisible et leur grande sensibilité à la critique à la « crise d’adolescence », alors qu’on ne songe pas à la dépression, un problème sérieux qui peut survenir à tout âge et affecter tous les aspects de la vie d’un adolescent. Les experts indiquent d’ailleurs que même si on sait maintenant comment traiter cette maladie, seulement 20% des adolescents reçoivent effectivement de l’aide.

Selon Santé Canada, environ 11% des Canadiens et 16% des Canadiennes souffriront d’une dépression majeure au cours de leur vie.

Comment la reconnaître ?

Les psychiatres considèrent généralement qu’une personne est en dépression lorsqu’elle ressent au moins 5 des symptômes suivants presque tous les jours durant au moins 2 semaines :

–       Humeur déprimée une grande partie de la journée

–       Perte d’intérêt et de plaisir pour la plupart des activités quotidiennes.

–       Variation importante d’appétit et de poids corporel.

–       Insomnie ou sommeil excessif.

–       Sentiment d’inutilité ou de culpabilité excessive.

–       Agitation ou lenteur des mouvements.

–       Difficulté à se concentrer et à prendre des décisions.

–       Des pensées morbides ou suicidaires récurrentes.

Un retrait social soudain, un comportement agressif subit, une sensibilité accrue aux critiques, des douleurs inexpliquées, la tendance à tout miser sur l’école ou la recherche du contact à tout prix sont d’autres signes pouvant indiquer une dépression chez un adolescent.

Les causes

On estime que près de la moitié des dépressions sont reliées à des situations stressantes extérieures à l’individu, comme le décès d’un être cher, une maladie chronique, la perte d’un emploi, des problèmes financiers ou une blessure grave.

Des facteurs génétiques peuvent aussi rendre certaines personnes plus fragiles face à la dépression. Une personne ayant des antécédents familiaux de dépression a 15% de risque d’en souffrir aussi, alors que pour quelqu’un qui n’en a pas, les risques s’élèvent à seulement 2 à 3%. Des carences nutritionnelles, par exemple en vitamine B6, B12, vitamine D, acide folique, fer ou oméga-3 peuvent également engendrer une dépression.

Chez les jeunes, l’environnement prend une importance particulière. Les agressions verbales et le sentiment d’être jugé peuvent plonger un adolescent dans une spirale dépressive. Ceux qui ont constamment des problèmes de relation, qui ne profitent pas d’une relation étroite de confiance avec un autre et souffrent de solitude sont aussi plus propices à la dépression.

Traitements

S’imposer un mode de vie sain est une première étape à franchir pour se sentir mieux. Une meilleure alimentation ne peut pas mettre fin à une dépression, mais elle pourra du moins contribuer à éviter une rechute. De plus, une activité physique régulière est un antidépresseur naturel. David Servan-Schreiber, dans ses deux livres Guérir et Anti-cancer, insiste sur le pouvoir antidépresseur de l’effort physique. « L’effort soutenu fait sécréter des endorphines, mais toute activité physique stimule la dopamine, ce neurotransmetteur essentiel de l’action et du plaisir. Après, les soucis sont toujours là, mais on les voit d’une autre façon, on a pris du recul. » Toutefois, ces moyens, quoique bénéfiques pour la santé, sont davantage des moyens de prévention que de traitement.

Généralement, une psychothérapie est suffisante pour traiter une dépression légère ou modérée. Elle sera utile notamment pour aider le patient à identifier la cause de sa dépression, et ainsi mieux y faire face. Beaucoup de thérapies vont miser sur les relations interpersonnelles du patient, partant de l’hypothèse que la majorité des personnes déprimées ont des relations interpersonnelles perturbées et que si ces relations sont améliorées, on pourra stabiliser les symptômes de dépression. D’autres vont plutôt se concentrer sur l’amélioration des pensées par rapport à soi-même et au monde au général, souvent distordues par la maladie.

Enfin, dans le cas d’une dépression grave, une thérapie médicamenteuse associée à une psychotérapie est le traitement recommandé. Le médicament pourra aider à rétablir les échanges des neurotransmetteurs dans le cerveau qui, en phase dépressive, sont altérés.

Pour en savoir plus :

http://www.douglas.qc.ca/info/depression-jeunes

http://sante.canoe.ca/condition_info_details.asp?disease_id=135

http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=depression_p

http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_08/d_08_p/d_08_p_dep/d_08_p_dep.html

http://www.ulg.ac.be/cms/rv_2904861/fr/depression-des-adolescents-une-realite-mieux-reperee

http://www.psychologies.com/Bien-etre/Forme/Activites-physiques/Articles-et-Dossiers/Bouger-la-nouvelle-medecine/7