ecolePar Laurence B. Lemaire, dans le Quartier Libre

Paru le 22 mars, le livre De l’école à la rue propose une plongée au coeur de la grève étudiante du printemps dernier. Coécrit par deux anciens de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Renaud Poirier St-Pierre et Philippe Éthier, cet ouvrage revient sur les difficultés rencontrées par la Coalition et sur les tournants du conflit.

Un mouvement imprévisible

Tout était planifié et coordonné au sein de la CLASSE, mais jusqu’à un certain point selon M.Poirier St-Pierre. Au départ, l’organisation croyait que la grève ne durerait que huit semaines. Au final, elle s’est étalée de février à septembre 2012.

«À un moment, le mouvement est devenu autonome, rappelle-t-il. La CLASSE devenait alors un petit gouvernail de la grosse machine, mais ne contrôlait pas grand chose en fait.» Pour lui, le fait qu’un mouvement social s’autonomise est le signe que la mobilisation est à son comble.

Le jeune homme confie qu’il a parfois eu peur que le mouvement prenne une tournure impromptue. C’est le cas le 4 mai 2012, lorsque les manifestants et les policiers se sont livrés à de violents affrontements à Victoriaville, en marge du conseil national du Parti libéral du Québec. «Nous pensions qu’il y avait des morts,se souvient M. Poirier St- Pierre, visiblement touché. Nous étions inquiets pour notre mouvement en tant que tel, car cela le faisait passer à un autre niveau s’il venait à y avoir des morts.» Ce type d’anecdotes se retrouve très peu dans l’ouvrage des deux anciens de la CLASSE bien qu’il promette de faire rentrer le lecteur dans les coulisses de la grève. «Plus d’anecdotes n’aurait rien ajouté de plus à la compréhension », justifie M. Poirier St-Pierre.