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Mexique: la montée des groupes d’autodéfense

Sur The Christian Science Monitor et BBC News Magazine

Entre la violence des narcos et les forces de l’ordre les rassurant à peine, des communautés mexicaines inquiètes de leur sort décident de se défendre elles-mêmes.  Voilà ce qui arrive en ce moment  à Tierra Colorada, une ville de quelque 10 000 habitants dans l’État de Guerrero au sud du Mexique, où des milliers de civils armés font leur propre loi.

On les appelle groupes d’autodéfense ou encore, polices communautaires. De plus en plus nombreux, ils seraient aujourd’hui présents dans 13 des 31 États de la République selon le journal mexicain Reforma. Préoccupant?

«S’ils gagnent du terrain, ce ne sera pas facile de les arrêter demain», dit Luz Paula Parra, expert en sécurité au Centre de recherche et d’enseignement en économie, ou CIDE, de Mexico City, citant en exemple les groupes de paramilitaires en Colombie pendant la guerre civile.

Or, ce n’est pas comme si le Mexique n’avait jamais fait face à ce genre de phénomène. Il y a deux ans, les citoyens de la ville de Cherán dans l’État de Michoacán, au centre du pays, n’étant pas à l’abri des narcos et des autorités corrompues, ont commencé à rêver à leur propre système de gouvernement, basé sur leurs traditions autochtones Purépecha. Les habitants ont pris les armes, bloqué les routes, mis carrément la police à la porte et s’autogouvernent aujourd’hui; un peu à la manière des Zapatistas au Chiapas dans les années 1990.