Le salaire minimum, une victoire syndicale? Mettons!

par Vincent Geloso

Économiste et candidat au doctorat en histoire économique, London School of Economics

 

Le salaire minimum et l’eugénisme

(….) À leurs yeux, si les races inférieures (les noirs, les Italiens, les Canadiens français, les Polonais, les Irlandais, les Chinois, les Espagnols et les Grecs) étaient incapables de fournir des travailleurs aussi productifs que la race anglo-saxonne, ces dernières étaient capables d’accepter un niveau de vie inférieur. Par conséquent, elles acceptaient des salaires nettement plus bas que les travailleurs anglo-saxons. Tout ceci aurait pour résultat de priver d’emplois les travailleurs provenant de la bonne souche génétique. Il fallait donc établir un taux plancher pour les salaires, d’où la naissance du salaire minimum.

Reconnaissant ouvertement qu’une telle politique réduirait le nombre d’emplois offerts, l’un des premiers présidents de l’American Economics Association (AEA), Henry R. Seager, affirmait en 1913 que le salaire minimum aurait l’effet désirable de protéger les travailleurs «méritants» de la concurrence des travailleurs provenant de souches génétiques inférieures. Non seulement le salaire minimum retirerait ces individus du marché, mais il aurait pour effet de décourager l’immigration de ces derniers. Nombreux seront les économistes ou intellectuels (majoritairement de gauche, mais incluant aussi des conservateurs tels qu’Irving Fisher de l’Université Yale) qui affirmeront à maintes reprises que le salaire minimum aura l’effet désirable d’éliminer ces groupes «faibles» de la société – ou du moins de permettre leur ségrégation.

Le salaire minimum, une victoire syndicale? Mettons!

par Vincent Geloso

Économiste et candidat au doctorat en histoire économique, London School of Economics

 

Le salaire minimum et l’eugénisme

(….) À leurs yeux, si les races inférieures (les noirs, les Italiens, les Canadiens français, les Polonais, les Irlandais, les Chinois, les Espagnols et les Grecs) étaient incapables de fournir des travailleurs aussi productifs que la race anglo-saxonne, ces dernières étaient capables d’accepter un niveau de vie inférieur. Par conséquent, elles acceptaient des salaires nettement plus bas que les travailleurs anglo-saxons. Tout ceci aurait pour résultat de priver d’emplois les travailleurs provenant de la bonne souche génétique. Il fallait donc établir un taux plancher pour les salaires, d’où la naissance du salaire minimum.

Reconnaissant ouvertement qu’une telle politique réduirait le nombre d’emplois offerts, l’un des premiers présidents de l’American Economics Association (AEA), Henry R. Seager, affirmait en 1913 que le salaire minimum aurait l’effet désirable de protéger les travailleurs «méritants» de la concurrence des travailleurs provenant de souches génétiques inférieures. Non seulement le salaire minimum retirerait ces individus du marché, mais il aurait pour effet de décourager l’immigration de ces derniers. Nombreux seront les économistes ou intellectuels (majoritairement de gauche, mais incluant aussi des conservateurs tels qu’Irving Fisher de l’Université Yale) qui affirmeront à maintes reprises que le salaire minimum aura l’effet désirable d’éliminer ces groupes «faibles» de la société – ou du moins de permettre leur ségrégation.