L’histoire cahoteuse de la route à Chevrette (désopilante histoire)
Admettons qu’on accepte les explications de Guy Chevrette concernant l’histoire de la «magouille» de la route de Saint-Donat, révélée hier à la Commission Charbonneau. Bref, il n’y a pas eu de magouille, ni pot-de-vin, ni entrepreneur-ami gâté.
On accepte les explications de l’ancien ministre de la Garnotte, mais ça ne répond pas à la question de fond embrumant l’histoire de cette route : pourquoi?
Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Et pourquoi?
(….)
Dans ce cas-ci, on a construit une route qui mène de nulle part à nulle part, en passant par nulle part. Desservant personne. Et donnant accès à rien.
(….)
Ce que la petite histoire officielle ignore de mentionner, c’est qu’il y avait déjà un lien routier qui unit encore aujourd’hui les deux communautés, au sud de celui qui nous préoccupe depuis hier.
Distance entre le village de Saint-Donat et le versant nord de Tremblant par la vieille petite route de colonisation, dit le chemin de Vals-des-Lacs : 38 km.
Fallait donc rapprocher les deux communautés. Une nouvelle route, vite, la route du Nordet (ou route Chevrette, comme voulaient la baptiser certains disciples de l’ancien ministre), qui deviendra le lien officiel entre Tremblant et Saint-Donat.
Nouvelle distance : 51 km! Wow, quel rapprochement…
(….)
Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi cette route inutile?
Une risée dans la région, dont on en dit qu’il s’agit de la piste cyclable de luxe la plus chère au Québec! Car, jusqu’à maintenant, le nombre de passages cyclistes surpasse nettement celui des voitures.
PS : malgré son origine douteuse, cette route offre des panoramas exceptionnels sur la région des Laurentides et la limite sud du Parc du Mont-Tremblant. Outre le fait d’avoir séparé en deux une vaste zone sauvage et ériger un mur de Palestine pour la grande faune locale qui parcourait le secteur, elle a permis aux cultivateurs de chanvre hallucinogène d’accéder à un immense territoire non patrouillé. De plus, l’exploitant forestier détenant les permis d’exploitation de la zone – qui vient de Chertsey, un village proche de Joliette, tient donc! – a pu épargner des dizaines de milliers de dollars en construction de routes forestières pour atteindre et sortir sa ressource.
Donc, tout n’est pas noir dans ce dossier.