Tout savoir sur la petite bête qui monte, qui monte…

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Car enfin, l’union des sexes, mâle et femelle, n’est-elle pas elle-même un schéma construit ? C’est tout à fait clair pour Andrea Dworkin, qui l’assimile à un instrument d’asservissement des femmes par les hommes. « Le coït demeure un moyen ou le moyen d’inférioriser physiologiquement une femme », dit-elle. L’accouplement d’un homme et d’une femme lui-même serait une structure répétée, imposée par la société, pour asservir les femmes. On comprend mieux dès lors le grand intérêt que portent les artisans des études sur le genre aux revendications des homosexuels : ils sont en avance sur leur temps, déjà délivrés des vieilles structures sociales.

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Ainsi une autre féministe, Christine Delphy,  remet en cause le shéma de la procréation hétérosexuelle « [les gens] ont des difficultés à ne pas voir comme une « évidence naturelle » la différence des rôles procréatifs ». Dans la pensée delphynienne, la notion de « mère biologique » est une construction sociale. « Il est évident, en effet, qu’expulser un fœtus de son corps ne fait pas d’une femme une « mère » , continue-t-elle. Le lien biologique n’a pas de rapport avec la filiation. La difficulté qu’une mère pourrait ressentir à abandonner son enfant vient seulement de son éducation « Le problème, c’est qu’on sentimentalise, de façon excessive, des processus physiologiques » conclut avec cohérence Delphy. Inutile donc d’invoquer la biologie pour justifier le rapport maternel d’une mère à son enfant.  « Derrière le masque de la biologie c’est la société qui s’exprime, en ventriloque. ». Limpide !

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Le Kiosque a publié en septembre 2011

« Genré »
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Le Kiosque a l’habitude de traquer les mots de jargon à la mode. Ce n’est heureusement pas encore le cas du mot « genré » qui vient d’apparaître sur notre radar. Pour l’instant, le mot n’est utilisé que par une poignée d’universitaires en mal de nouveaux concepts. Courez la chance d’être le (la) premier (ère) à utiliser ce mot dans votre milieu et, ainsi, à épater vos collègues. En voici quelques exemples.

Lu dans Dire (automne 2011 » :

“Les frontières genrées de l’ethnicité chez les hassidim de Loubavitch”, Sandrine Mlarde du département de sociologie de l’UdM (p. 22)

“Aux garçons le fusil, aux fillettes la poupée : une analyse du discours genré dans la littérature patriotique pour enfants (1914-1918)”, Marie-Michèle Doucet du département d’histoire de l’UdM.