Durablement inscrite dans la mémoire collective, l’image idéalisée du GI envoyé sur le Vieux Continent par la plus grande des démocraties pour le libérer du nazisme a fait long feu. L’ouverture récente d’archives judiciaires permet de faire la lumière sur un sujet resté longtemps tabou. Entre 1944 et 1945, les soldats américains auraient commis 17 000 viols et crimes. Le criminologue Robert J. Lilly analyse les chiffres et interroge – en Normandie, dans la Meuse et en Bavière – les derniers témoins de crimes longtemps passés sous silence. Un chiffre ressort des archives de la justice militaire américaine : 84% des exécutions capitales pour viols et crimes ont affecté des GI’s noirs et non gradés alors qu’ils ne représentaient que 10% des effectifs.
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