Radio-Canada

Cinquante-six policiers et deux civils ont été blessés dans la nuit lors de nouveaux heurts dans le centre de Belfast, ont annoncé samedi les autorités locales.

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Le Kiosque a publié:

Petite histoire des Irlandais

Extrait

IRA= I ran away

En 1932, le prince de Galles avait été on ne peut plus clair lorsqu’il avait inauguré à Belfast le nouvel édifice d’«un Parlement protestant pour le peuple protestant». Trente ans plus tard, c’est encore vrai; l’Ulster traite ses catholiques comme des citoyens de deuxième classe; ils sont écartés des meilleurs emplois et de l’administration. À Londonderry par exemple, ville trés majoritairement catholique, on a tellement finement découpé la carte électorale que les catholiques ont un seul échevin, les protestants deux. Les années 60 torpillent la quiétude des protestants; dans la foulée des luttes des Noirs pour l’égalité, des émeutes étudiantes à Paris contre tout, du printemps de Prague contre les Soviétiques, les catholiques de l’Ulster prennent la rue à leur tour durant l’été 1969 et exigent l’égalité. Les protestants s’attaquent aux manifestants. Ça dégénère rapidement: on incendie les maisons de part et d’autre et les troupes britanniques arrivent en Ulster pour s’interposer entre les combattants. Elles sont attaquées par les deux partis. Et l’IRA? L’organisation est dans un coma marxiste depuis des années; elle s’interroge sur la lutte des classes. Les catholiques l’accusent de ne rien faire: des graffitis apparaissent sur les murs des quartiers catholiques: « IRA= I ran away». L’IRA éclate, un groupe, l’IRA provisoire, passe à l’action. Le 6 février 1971, L’IRA provisoire tue un soldat britannique; l’insurrection devient une guerre de religion; trente ans et 3000 morts plus tard, dans une Ulster qui fait toujours partie du Royaume-Uni, les catholiques irlandais ont arraché leur place.