Dans L’actualité

Diane Boudreau, prof de français au secondaire, assassine la réforme et dénonce les préjugés à l’égard de sa profession.

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Autrefois, on affirmait qu’enseigner était une vocation. Aujourd’hui, enseigner est une soumission à la tyrannie des ignorants et des autocrates parentaux et ministériels.

Au Québec, de 15 % à 20 % des jeunes enseignants quittent la profession au cours des cinq premières années suivant leur entrée sur le marché du travail, plus que les élèves qui décrochent, selon le MELS (18 % en 2009).

Les enseignants québécois qui décident de rester font les frais de leur entêtement : professeurs, spécialistes et secrétaires tombent comme des mouches dans les écoles du Québec. Et le problème est en voie de devenir une plaie pour les finances publiques. Les coûts attribuables aux congés de maladie sont passés de 95,9 millions de dollars en 2004-2005 à 111,7 millions en 2008-2009, un bond de 16,6 %.

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Et puis, il y a le fameux bilan de fin d’année ! Nous sommes les dupes d’une immense fumisterie : chaque enseignant décidant de la valeur et du nombre des travaux qui doivent faire partie de ces bilans, nous créons un fouillis destiné à produire des statistiques ministérielles favorables à la réforme. Certains diront que l’épreuve ministérielle de 5e secondaire réduira les possibles écarts entre les résultats des enseignants d’une même école et entre les écoles elles-mêmes, mais la correction de ces épreuves est assujettie au laxisme des correcteurs (laxisme imposé par les superviseurs, qui ont reçu des consignes claires). Si les résultats s’avèrent insatisfaisants, on augmentera les notes de l’ensemble des élèves. Le tour est joué ! L’école publique est devenue une fabrique de diplômes au rabais.