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Questions d’actualité en santé mentale au Canada – Le rôle du gouvernement fédéral dans le domaine de la santé mentale

 Table des matières

gericault_folleLe Kiosque a déjà publié :

La folle histoire de la folie

Les premiers fous? On leur a troué le crâne! Par la suite,  on les a expulsés ou enchaînés, toujours pour leur bien. On montrait les plus intéressants spécimens à des touristes payants ravis.Les causes? Dieu, le diable, le milieu, le corps, l’âme alouette…. La science s’en est mêlée; vinrent le coma, les électrochocs, la lobotomie et la stérilisation. Tragédies, plusieurs échecs, quelques succès. Les premiers. Puis, en une petite dizaine d’années, on découvre des médicaments qui font effet. Des penseurs influents ont protesté: les maladies mentales n’existent pas; on ne peut pas, on ne doit pas les traiter.

[…]

En 1801, le Bas-Canada vote une première loi pour financer l’incarcération des malades mentaux: c’est l’Acte pour le soulagement des personnes dérangées dans leur esprit et pour le soutien des enfants abandonnés. «Soulagement» est un grand mot. Le gouvernement finance la construction de cachots individuels comme ceux qui existent déjà. Il n’y a pas de traitement. Quand le malade est en crise, on l’immobilise et on l’enchaîne.

En 1824, le Conseil Législatif du Bas-Canada reçoit un rapport d’enquête sur le sort des malades mentaux. Dévastateur!

«Les cachots isolés des Soeurs grises font huit pieds de long, sept pieds six pouces de large et huit pieds de haut. Ceux des Ursulines et de Trois-Rivières font 8 pi X 6 pi X 8 pi. Les cellules ont chacune une petite fenêtre givrée d’un pied carré sur le mur extérieur, et dans les passages, il y a des ouvertures au-dessus de chaque porte. Les fenêtres laissent pénétrer la lumière, et lorsqu’elles sont ouvertes, un peu d’air frais.»

Le rapport recommande vivement la construction d’un asile d’une soixantaine de places au moins. Le rapport est tabletté pendant vingt ans.