Parlez-vous la novlangue socialiste ?
Un article du Figaro
● NE PLUS DIRE
Égalité hommes-femmes
Dire
Égalité femmes-hommes
«Pour une raison toute bête, explique-t-on au ministère des Droits des femmes, c’est par ordre alphabétique. Il n’y a pas de raison que les femmes soient en deuxième position!»
● NE PLUS DIRE
Dire
La première école
«Changer le nom en “petite école” ou “première école”, c’est neutraliser d’une certaine manière la charge affective maternante du mot “maternelle”.» (Sandrine Mazetier, députée PS, le 1er février 2013)
(…..)
● NE PLUS DIRE
Se lancer dans des projets
Dire
Produire des possibles
«Il faut changer de paradigme, proposer une nouvelle forme d’action publique, pour produire des “possibles” à l’intersection des valeurs de la République et du respect des gens eux-mêmes et de leurs capacités à coproduire de l’action publique.» («Refonder la politique d’intégration», 2013)
«En inventant des mots, il s’agit de faire passer la pilule»
INTERVIEW – Christian Delporte, professeur des universités en histoire contemporaine et spécialiste de la communication politique*, décrypte la novlangue socialiste.
Christian DELPORTE – La novlangue politique est une variante de la langue de bois, avec une ambition particulière: enlever tout clivage, donner l’impression de rassembler tous les citoyens. C’est un rideau de fumée. En inventant des mots, il s’agit de faire passer la pilule, de rendre apaisantes des situations désagréables ou impopulaires. C’est masquer par le langage, avec des formules positives, des réalités politiques difficiles pour les rendre acceptables auprès de l’opinion. «Flexibiliser» cache «faciliter le licenciement» par exemple, et «ouverture du capital» signifie «privatiser».