Par Lalita Acharya, Karin Phillips, Division des affaires juridiques et sociales

Les problèmes de santé mentale et les maladies mentales imposent un lourd fardeau humain, social et économique.

Au Canada, environ une personne sur cinq sera touchée par la maladie mentale au cours de son existence. Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale ou de maladie mentale peuvent subir diverses conséquences, dont la stigmatisation, la discrimination, la perte de revenu, l’itinérance et la toxicomanie. Faute d’être traités, certains troubles mentaux peuvent même conduire au suicide.

La Bibliothèque du Parlement a récemment publié une série de documents sur la santé mentale au Canada et le rôle du gouvernement fédéral à cet égard. Cette Note de la Colline présente la série et donne un aperçu de certains sujets qui y sont abordés.
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Le Kiosque a publié:

 

La folle histoire de la folie

 

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Asile anbandonnée en Grande-Bretagne

Extrait:

L’antipsychiatrie: finies les folies

Tout le climat des années 60 est hostile à l’autorité. C’est l’époque de la contre-culture et des protestations étudiantes contre la guerre au Vietnam. Au Québec c’est la Révolution tranquille.

Les fous crient au secours

Jean-Charles Pagé aurait pu se taire pour qu’on oublie qu’il sort de l’ «asile des fous». Il préfère devenir le porte-parole des « hommes sans voix ». En 1961, J.-Charles Pagé, 28 ans, ex-patient de l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, publie Les fous crient au secours! Postfacé par le Dr Camille Laurin, l’ouvrage va marquer l’histoire de la psychiatrie québécoise.

Dès sa sortie, 40 000 exemplaires sont vendus.

Pendant la décennie 1950, le nombre de psychiatres au Québec est passé de 15 à 170; tous veulent des changements majeurs.

Un mois plus tard, le gouvernement Lesage met sur pied la Commission Bédard chargée d’enquêter sur les hôpitaux psychiatriques. Son rapport, déposé le  9 mars 1962, recommande entre autre la désinstitutionnalisation,

« convaincue que des centaines de malades continuent d’habiter nos hôpitaux mentaux, alors que leur état mental ne requiert pas l’hospitalisation.»

La même année, le sociologue américain Ervin Goffman va beaucoup plus loin dans son livre Asylum, basé sur ses observations d’un grand hôpital psychiatrique. Il décrit l’environnement des hôpitaux psychiatriques comme des prisons ou des camps de concentration, «créant autant de symptômes qu’il en soigne».

Au début des années 1960, des psychiatres comme Ronald Laing et David Cooper en Angleterre, Franco Basaglia en Italie, Thomas Szasz aux États-Unis et Michel Foucault en France déclarent que la maladie mentale n’est qu’une simple étiquette. La folie a sa propre vérité et, en des circonstances favorables, la folie psychotique peut être un processus qui mène vers la guérison. En tous les cas, elle ne doit pas être supprimée par des médicaments.