L'ancienne députée libérale de Jean-Talon, Margaret Delisle, est devenue présidente de la Commission des champs de bataille nationaux. Sûrement à cause de ses connaissances historiques.
Le premier ministre du Canada s’est déplacé à Québec au début d’août dernier pour dévoiler les sommes octroyées par le gouvernement fédéral afin que de la côte Gilmour soit ouverte à longueur d’année.
Lors de cette annonce, en présence du maire de Québec et de la présidente de la Commission des champs de bataille nationaux, on a rivalisé d’imagination pour donner à la réfection de la côte Gilmour une « signification » historique.
Selon le premier ministre, elle « va valoriser notre patrimoine historique alors que nous approchons du 150e anniversaire de la Confédération ». Aucun journaliste ne semble avoir demandé en quoi cette côte avait un lien avec la Confédération. Avec la Conquête, peut-être?
« C’est un grand plus », a commenté la présidente de la Commission des champs de bataille nationaux, Margaret Delisle. « Wolfe est monté là et le chevalier de Lévis, à la bataille de Sainte-Foy, est monté là aussi. Alors on va apprendre notre histoire en montant le lacet », a-t-elle ajouté.
Voilà qui serait bien équilibré : comme au Parlement (Wolfe-Montcalm) et au parc des Braves (Murray-Lévis), Wolfe et Lévis dans la côte Gilmour, même combat, typiquement canadien, bilingue et biculturel, etc., sauf que madame Delisle s’est enfargée dans son lacet. Lévis n’est jamais passé par là en 1760. Il est arrivé de l’ouest, par le chemin de la Suète. Faire un détour par le Foulon eût été suicidaire. On ne peut l’imaginer tomber dans le panneau en 1760, ni figurer dans ceux de 2015.