Le Palais des Doges à Venise.
Le Palais des Doges à Venise.

Slate.fr

La place Saint-Marc, le salon de l’Europe, disait Stendhal, accueille 25 millions de visiteurs par an. Une charge matérielle et logistique que la Sérénissime a de plus en plus de mal à assumer. Sans parler des navires de croisière géants qui sont une menace permanente pour une ville construite sur pilotis.

Venise va-t-elle mourir victime de son succès? Le tourisme de masse rend encore plus flagrante la fragilité endémique de la Sérénissime vieille de dix siècles. La ville est usée, écrivait déjà Guy de Maupassant en 1855… La municipalité considère que le tourisme dit pendulaire est devenu le fléau le plus dangereux pour la pérennité de Venise, victime de son formidable pouvoir d’attraction.

Que faire pour contenir ces masses de touristes, de badauds désœuvrés errant de la Piazzetta, du Palais des Doges au Musée Correr restauré par le Comité français pour la sauvegarde de Venise, assis sur les quais battus par les eaux ou les six marches du Campanile (deux heures de queue pour y pénétrer) ou tentant d’entrer dans  la basilique (trois heures de queue le weekend) alors que dans les cinq autres sestiers (quartiers), la balade romantique de ruelles en ponts (110) et églises «une symphonie de pierres» (Élie Faure) conserve tout son charme et «sa gloire ancienne» (Maupassant). La vraie Venise est là aussi.